LA LOI DE MURPHY

REFLEXIONS PHILOSOPHIQUES

QUI INTERESSENT TOUS CEUX QUI TRAVAILLENT .

Variations sur la LOI DE MURPHY

ou  » du comportement des objets inanimés. « 

   

On connaît en France, – dans les milieux de l’industrie peut-être plus qu’ailleurs- la loi de la tartine de beurre et celle de l’emm…bêtement maximum, ou L.E.M. Aux Etats-Unis, c’est la loi de Murphy qui régit le comportement des objets inanimés.

L’homme qui a développé l’un des concepts les plus profonds du XX e siècle, Edsel Murphy, est pratiquement inconnu de la plupart des ingénieurs et techniciens, et bien entendu, complètement ignoré du grand public. Il est en fait victime de sa propre loi.

Pourtant, le principe en est malheureusement connu de tous. Pour reprendre l’exemple de la tartine beurrée, on peut résumer ainsi :  » si vous lachez malencontreusement une tartine que vous venez de couvrir de beurre, éventuellement de confiture, elle tombera obligatoirement sur le sol, à l’endroit le moins propre, du côté beurré. Si, par hasard, elle choit du bon côté, alors, vous avez mis beurre et confiture sur la mauvaise face !  »

 

La loi fondamentale de Murphy, qui a donné lieu à de très nombreux corollaires dans les domaines les plus divers, s’énonce ainsi :  » Si quelque chose peut éventuellement aller de travers, le phénomène se produira, en particulier au cours d’une démonstration importante « .

En voici quelques exemples, dont certains sont plus spécialement applicables à l’électronique, l’informatique, et la mécanique.

 

Dans l’engineering :

1 – Tout dépôt de brevet s’accompagne d’une demande semblable déposée par un illustre inconnu la semaine précédente.

2 – Plus un changement de conception parait anodin, et plus son influence est prépondérante, et plus les changements qu’il implique seront importants.

3 – Toutes les clauses de garantie deviennent caduques au moment du paiement de la facture.

4 – La nécessité d’introduire des modifications importantes dans un nouveau produit augmente au fur et à mesure que la fabrication approche de la phase finale.

5 – Le caractère impératif des dates de livraison est inversement proportionnel au resserrement du programme.

6 – Les dimensions et les caractéristiques sont toujours exprimées dans les termes les moins usités. La vitesse, par exemple, est indiquée en huitième de mille par quinzaine, et la pression en livres par seizième de pouce carré !

7 – Une notice d’instructions indispensable à la mise en oeuvre d’un équipement est en général mise au panier par le service réception.

8 – Les suggestions du groupe d’analyse de la valeur appliquées à un produit augmentent les coûts et réduisent les possibilités.

9 – Les dessins originaux sont souvent effacés par la machine à reproduire les plans.

10 – Les brouillons et essais de traçage de dessins et de plans sortent parfaitement. Les choses se gâtent dès qu’on lance le tracé définitif.

11 – Un ordinateur ne se plante jamais. Sauf si un travail important a été fait et qu’aucune sauvegarde n’a été réalisée de la journée.

12 – Toutes les disquettes et cartouches de sauvegarde sont retrouvées, sauf celle dont on a besoin. Si elle n’a pas disparu, le fichier nécessaire est abîmé, illisible ou inaccessible.

13 – La version du logiciel de sauvegarde n’est plus la bonne.

En mathématiques  :

1 – Si plus d’une personne est impliquée dans un faux calcul, il est impossible de retrouver l’erreur.

2 – Si une erreur est susceptible de pouvoir s’introduire dans un calcul, le phénomène se produira. Et toujours dans le sens qui produira les résultats les plus catastrophiques

3 – Toutes les constantes sont en fait variables.

4 – Dans toute opération, le nombre qui paraît le plus juste et au-dessus de tout soupçon est la cause de l’erreur.

5 – Une virgule est toujours mal placée.

6 – Dans un calcul complexe, un facteur du numérateur passe toujours discrètement au dénominateur.

 

Dans l’étude des prototypes et la Production  :

1 – Tout fil ou cable mesuré et coupé à la bonne longueur est trop court.

2 – Les tolérances s’accumulent toujours dans le même sens pour compliquer au maximum les opérations d’assemblage.

3 – Des équipements identiques contrôlés dans des conditions identiques ne sont jamais identiques à l’utilisation.

4 – La disponibilité d’un composant est inversement proportionnelle aux besoins.

5 – S’il faut « N » composants pour réaliser un projet, il y en a « N-1 » en stock.

6 – Si l’on a besoin d’une résistance de valeur déterminée, cette valeur n’existe pas. Et on ne peut l’obtenir par aucune combinaison série ou parallèle.

7 – Un outil qui échappe des mains tombe toujours dans l’endroit le plus inaccessible, ou sur le composant le plus fragile. (Loi connue également sous le nom de « gravité sélective »).

8 – Tout dispositif pris au hasard dans un groupe à 99 % de fiabilité fait partie du groupe des 1 %.

9 – Chaque fois que l’on branche une ligne triphasée, l’ordre des phases est inversé.

10 – Un moteur tourne toujours, au démarrage, dans le mauvais sens.

11 – La probabilité d’absence d’une dimension ou d’une cote sur un plan est directement proportionnelle à son importance.

12 – Les pièces prévues pour être interchangeables ne le sont pas.

13 – La probabilité de défaillance d’un composant, d’un ensemble, d’un sous-système ou d’un système est inversement proportionnelle à sa facilité de réparation ou de remplacement.

14 – Si un prototype fonctionne correctement, la situation s’inverse dès que la production est lancée.

15 – Les composants qui ne doivent et ne peuvent pas être mal assemblés le sont toujours dans la réalité.

16 – Lorsqu’on branche un appareil de mesure en continu, il est réglé sur une plage trop sensible, et la polarité est inversée.

17 – Ce sont toujours les composants les plus délicats qui tombent.

18 – Les enregistreurs graphiques déposent davantage d’encre sur les êtres humains que sur le papier.

19 – Un circuit protégé contre toute défaillance est le premier à tomber en panne.

20 – Et s’il tient le choc, il provoque la destruction des autres.

21 – Un disjoncteur de protection instantanée de l’installation se déclenche toujours trop tard.

22 – Un transistor protégé par un fusible à fusion rapide protège le fusible en grillant le premier.

23 – Un oscillateur à auto-déclenchement ne se déclenche pas.

24 – Un oscillateur à quartz oscille sur une autre fréquence que celle prévue – s’il oscille.

25 – Un transistor PNP est en général un NPN.

26 – Une panne ne se révèle jamais avant que l’équipement n’ai passé l’inspection finale.

27 – Un composant ou un instrument livré par un fournisseur correspond aux spécifications annoncées assez longuement et assez longtemps seulement pour passer l’inspection d’entrée.

28 – Si l’on remplace un composant manifestement défectueux dans un instrument qui présente une anomalie intermittente, celle-ci réapparaît dès que l’instrument est remis en service.

29 – C’est après avoir enlevé la dernière des 16 vis de montage d’un panneau d’accès que l’on s’aperçoit que ce n’est pas le bon.

30 – C’est après avoir fixé les 16 vis du panneau d’accès précité que l’on s’aperçoit qu’on a oublié le joint.

31 – Quand un instrument a été complètement réassemblé, il reste encore des composants sur le plan de travail.

32 – Si le montage d’une machine s’effectue normalement, et que ses composants s’assemblent facilement, attention  : une pièce essentielle a été oubliée au début du montage, ou montée à l’envers !

33 – Les joints hermétiques fuient.

 

Dans les spécifications  :

1 – Les conditions ambiantes indiquées dans les spécifications sont toujours dépassées dans les conditions réelles d’utilisation.

2 – Tout facteur de sécurité fondé sur l’expérience pratique se révèle toujours trop juste.

3 – Les fiches de spécifications des constructeurs sont « rectifiées » par un facteur de 0,5 ou 2, selon le multiplicateur qui donne la valeur la plus optimiste. Pour les vendeurs, les coefficients s’étendent de 0,1 à 10.

4 – Dans un instrument ou un dispositif comportant un certain nombre d’erreurs en plus ou en moins, l’erreur totale est égale à la somme de toutes les erreurs accumulées dans le même sens.

5 – Dans toute estimation de prix, le coût de l’équipement dépasse les prévisions d’un facteur de 3.

6 – Au stade des spécifications, la Loi de Murphy est prépondérante par rapport aux autres lois de la Physique, notamment la Loi d’Ohm .

 

 

Ce qui précède a été écrit d’après un article publié
dans l’ EDN / EEE – Magazine

NEW-YORK

 

Et pourtant, cela est vérifié de nombreuses fois chaque jour !