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TUMEUR

DE BERNARD GROUSSET


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Elle avait commencé par n'être qu'un conglomérat

de quelques cellules graisseuses. Transportée par les vaisseaux sanguins, elle avait erré jusqu'à ce qu'elle puisse s'accrocher à un tissu propice. Là, elle avait ensuite esquivé les attaques des leucocytes qui bientôt l'avait laissée en paix. Lentement, elle s'était alors développée, multipliant ses composants pour atteindre la taille d'un petit pois. A présent, celle d'un pois chiche déformé.

  – Hein ? Que dis-tu ? questionna-t-il sèchement.
– Je dis que tu n'as pas l'air bien, répondit son épouse, patiente.
– Non ! Je ne suis pas bien ! Encore et toujours ce foutu mal de tête! J'en ai marre ! Marre ! Je ne peux plus le supporter !

Et il soupira et se rallongea dans le canapé en posant un coussin sur son visage.

– Tu devrais reprendre un autre cachet, insista-t-elle.
– Mais ces foutus machins ne me font rien ! Rien du tout ! Ça va aller si je reste tranquille un moment.

Elle secoua la tête, mal convaincue, et sortit du salon en refermant doucement la porte. Christine posa l'index sur ses lèvres en signe de silence lorsqu'elle vit venir à elle ses deux enfants, interrogatifs. L'aîné, dix ans, un amour blond et joufflu toujours actif et rieur. Moins depuis quelque temps, à cause probablement de la fatigue de l'année scolaire qui touchait à sa fin. La benjamine, aussi brune que son frère était blond, ressemblait trait pour trait à sa mère et promettait de devenir, dès l'adolescence, une magnifique jeune fille. Adorable mais espiègle, prenant prétexte de sa condition de dernière arrivée, elle n'avait de cesse de faire tourner en bourrique son frère et ses parents qui lui passaient tous ses caprices.

– Ne dérangez pas votre père, il est fatigué.
– Encore ! répondit le petit garçon, il est toujours fatigué ! Il avait promis de jouer au ballon avec moi !
– C'est pas vrai, c'est pas vrai ! rétorqua sa sœur, c'est à moi qu'il avait promis ! A moi !

Leur mère les poussa doucement mais fermement dehors, avant que son mari ne survienne, furieux d'être dérangé. Puis, pensive, elle s'activa à préparer le repas du soir.

 

Sournoisement, la tumeur explorait son environnement immédiat. Elle recherchait les points faibles des tissus voisins pour y envoyer ses extensions. Elle prenait garde de ne rien perturber. Pour le moment ! 

 

Richard se leva de bonne humeur. Il s'écouta religieusement, puis décida qu'aujourd'hui, il n'aurait nullement mal à la tête ! Pas de migraine, aucun vertige. En fait, ces malaises, plus fréquents depuis ces dernières semaines, ne l'inquiétaient pas outre mesure. Aussi, joyeux, il bricola en sifflotant une partie de la matinée, puis il se consacra à ses enfants.

Son état d'esprit rejaillit évidemment sur ceux-ci ainsi que sur son épouse, qui, du coup, prépara un excellent repas. Richard déboucha pour l'occasion une bonne bouteille de sa réserve secrète, qu'ils n'eurent aucune peine à terminer, et, dès le dessert, les enfants furent instamment priés d'aller jouer dehors, afin de permettre à leurs parents de jouir d'un repos bien mérité !

Christine gloussa lorsque son mari l'entraîna dans la chambre, et les minutes qui suivirent furent largement consacrées à de tendres ébats. Une courte sieste fut la bienvenue pour reprendre un peu des forces perdues.

Malheureusement, dès le matin du lendemain, Richard sentit que le répit consenti la veille était achevé. L'aspirine à haute dose n'eut aucun effet bénéfique, et il ne fut capable que de faire quelques pas hors du lit avant de s'y laisser retomber. Christine, évidemment, s'inquiéta de nouveau.

– Je t'assure que tu devrais alors voir quelqu'un !

– Quelqu'un ?

– Un docteur, je veux dire ! Ce n'est pas normal que tu aies presque tous les jours autant mal à la tête !

– M'en fous des docteurs ! Qu'est-ce que tu veux que je lui raconte ? J'ai mal à la tête, d'accord ! De temps en temps, Ok ! Mais je sais ce que c'est !

– Ah oui ? Quoi donc ?

– Le foie, c'est tout ! Et l'estomac ! Je digère mal, et si par hasard je m'endors sur la digestion, c'est foutu ! Et hier, j'ai abusé de tes plats ! Trop de sauces ! Délicieuses d'ailleurs ! Et le vin ! Trop bu ! Digère plus le vin ! Bon ! Suis fatigué ! Vais me recoucher !

Et il se traîna péniblement, les yeux plissés de souffrance, des éclairs rouges lui taraudant le crâne à chaque battement de cœur, jusqu'au lit. Il daigna quand même se lever pour participer au repas de midi avec ses enfants, mais la moindre contrariété le mettait dans un état d'énervement avancé, et ce jour là ne fit pas exception. Bien au contraire !

– Mange donc ! cria-t-il à son fils qui boudait son assiette de légumes. A ton âge, j'avalais dix fois plus que toi ! Regarde-toi ! Maigre comme un coucou ! Mon fils, ça !

L'enfant piqua du nez dans son assiette, rouge de honte, de confusion et de chagrin.

– Laisse le, intercéda son épouse, peut-être qu'il n'est pas très bien, lui non plus !

– Ah oui ? Et qu'est-ce qu'il a donc ?

– Tu crois que c'est marrant, l'ambiance à la maison, pour des enfants, quand tu es dans cet état ? Tu te déverses sur tout le monde !

– C'est comme ça ? Très bien !

Furieux d'être incompris, il se leva brusquement, et, de rage, jeta sa serviette dans son assiette avant de sortir de la pièce. En claquant la porte, il entendit un sanglot étouffé provenant de sa fille. Une ombre de remords passa sur ses traits crispés de douleur et de colère, mais il ne revint pas en arrière.

Il se réfugia dans son bureau, y passant une bonne partie de la journée à admirer et nettoyer sa collection d'armes, en particulier un magnifique sabre japonais, dont, une fois de plus, à l'aide d'une pierre à huile, il repassa le fil pourtant extrêmement acéré.

Le lendemain soir, en rentrant de son travail, il vit que Christine, boudeuse, ne lui adressait plus la parole. Ou le minimum. Il la prit dans ses bras, cherchant les mots nécessaires pour se faire pardonner son attitude inqualifiable de la veille. Elle accepta enfin ses excuses, mais tint à lui faire la morale.

– Richard, commença-t-elle, les yeux rivés sur les siens, il faut que tu promettes, tu m'entends, que tu me promettes d'aller chez le médecin ! Je n'en peux plus du tout ! Je ne supporterai plus une journée comme celle d'hier ! Et vis-à-vis des enfants, c'est pareil ! Alors ?

– C'est vrai ! Je ne vais pas très bien en ce moment, mais c'est passager ! Je t'assure ! Voilà ce que je te propose : pendant les jours qui viennent, je vais me mettre à la diète, et prendre ce qu'il faut pour mieux digérer. Et si ce n'est pas réglé dans, disons, deux semaines, alors, d'accord, j'irai chez le docteur !

Christine, insatisfaite de cette maigre victoire, acquiesça tristement.

 

Elle attendait son heure. Elle n'avait pas encore atteint son complet développement, et puisait alentour pour croître et prospérer. Elle adhérait maintenant fortement sur les parois du cerveau, s'insinuant entre les circonvolutions.

 

Effectivement, pendant les jours et les semaines suivantes, l'état général de Richard s'améliora. Il ne se plaignait plus, ce qui signifiait qu'il ne souffrait plus, ou alors qu'il cachait admirablement son mal. Il était de nouveau lui-même à mesure que l'été approchait. Pourtant, certains symptômes laissaient deviner à Christine que son mari n'était pas encore sorti d'affaire. En fait, malgré ses promesses, ses diètes et autres régimes, il maigrissait et dépérissait. Il refusait d'accepter son état et de reconnaître qu'il avait fortement besoin d'une aide extérieure.

Christine, désemparée, en parla à mots couverts à ses plus proches amies, qui lui prodiguèrent maints conseils éclairés, ainsi que de nombreuses adresses de spécialistes. Résolue, elle prit rendez-vous avec l'un d'eux, réputé fort efficace, pour lui exposer son problème. Mais, surchargé, il ne put la recevoir que plusieurs semaines plus tard.

Lorsque enfin elle s'y rendit, le praticien ne manqua pas de s'étonner.

– Comment, Madame, vous me demandez un diagnostic pour votre mari qui souffre de fréquents et douloureux maux de tête, mais que diable voulez-vous que je vous réponde ? Pardon, excusez-moi ! Je voulais simplement vous dire que je ne puis avoir de certitudes sans l'examiner, sans vérifier ses symptômes, et éventuellement lui prescrire divers examens et radios.

– Bien sûr docteur, mais je suis si inquiète ! Je ne parviens pas à le convaincre...

Christine fit tant et si bien que le médecin accepta de lui parler longuement des différentes possibilités, allant de la simple crise de foie au cancer, en passant par les maladies cardiaques.

– Voilà, docteur, c'est cela ! J'en étais sûre ! C'est une tumeur ! Il a une tumeur dans la tête !

– Voyons, Madame, calmez-vous ! Je n'ai rien dit de tel ! J'ai émis une hypothèse, un point c'est tout ! Effectivement, c'est une possibilité à envisager, mais vous savez, les tumeurs au cerveau ne sont pas si fréquentes, de nos jours ! Et puis, elles s'opèrent très bien. Si elles sont prises à temps, bien évidemment !

– Mais ça correspond ! Les vertiges, les maux de tête...

– Non ! répondit-il fermement. Une tumeur n'occasionne pas obligatoirement de tels symptômes ! Parfois elles sont indécelables par leurs effets ! Totalement ! Parce qu'elles affectent une partie inutile du cerveau. Et il y en a, je vous assure ! Elles peuvent affecter un sens, la vue, l'ouïe, voire l'odorat. Provoquer des hallucinations visuelles, olfactives... Rendre fou furieux, ou, au contraire totalement ou progressivement apathique ! Faire perdre la mémoire, ou simplement la joie de vivre ! La multiplicité des effets est telle que l'on ne peut juger sur de simples migraines ! Et on ne sait pas encore grand-chose de sa genèse ni de son évolution intime.

Le médecin persuada Christine de deux choses. D'abord, elle ne devait pas se désespérer, ni penser au pire. La crise de foie chronique, voire l'hépatite, étaient des probabilités plus fortes ! Ensuite, elle devait, devait, devait absolument persuader son époux de venir consulter ! Là, ils sauraient enfin à quoi s'en tenir, et Richard obtiendrait un soulagement rapide, sinon une guérison. Elle avait un poids en moins sur la poitrine. Elle rentra chez elle, guillerette et décidée, prête à encourir les foudres de son mari pour avoir agi en cachette.

Mais l'état dans lequel il était l'en dissuada. Elle ne l'avait jamais vu ainsi, presque fou de douleur, prêt à se frapper la tête contre les murs pour que la migraine cesse ! Elle l'entoura, lui parla gentiment, et le soulagea ainsi quelque peu. Tant pis, elle attendrait l'instant propice pour lui parler.

 

Elle avait atteint des proportions qu'elle jugeait intéressantes. Des ramifications en partaient, radicelles envahisseuses se frayant un chemin au travers des masses cervicales saines. Respectant le plus possible vaisseaux et nerfs importants et vitaux, elle lançait ses tentacules. Elle grossissait, grossissait. Peu après, elle atteignit sa taille adulte. Alors elle se déchaîna !

 

Au début du week-end suivant, Christine pensa que l'instant était venu. Elle avoua ses démarches à son mari, et ses craintes de se faire réprimander furent vaines. Il était calme, très calme, presque trop, comme détaché des contingences matérielles. Il admit trop facilement qu'elle avait raison, et accepta de bonne grâce qu'elle lui prit un rendez-vous. Christine se hâta alors de téléphoner pour obtenir celui-ci dès que possible. Par bonheur, le praticien était disponible en début de semaine à une heure qui convenait.

Du coup, elle retourna voir son mari. Elle s'assit sur ses genoux et ils parlèrent longuement de leur avenir et de celui de leurs enfants. Christine avait les larmes aux yeux. Puis ils parlèrent de leur fille, puis de leur fils. Au sujet de celui-ci, quelque chose semblait tracasser Richard.

– Comment est-ce que tu le trouves ? Il m'inquiète. Il ne mange pas beaucoup, il parait épuisé, sans dynamisme, sans...

Elle l'interrompit.

– Il est épuisé ! Il est sans force ! La fin de l'école arrive, et tu sais comment cela a été difficile pour lui ! Mais ce qu'il a, je vais te le dire franchement ! Tu es son père, son modèle, et tu lui fais peur !

– Peur, moi ? Tu plaisantes !

– Peur, oui ! Quand il te voit malade, énervé, prêt à le battre, quand il te demande un peu d'attention et que tu le repousses, que crois-tu donc qu'il lui passe dans la tête ? Occupe-t'en un peu plus, et tu verras comme il changera ! Instantanément !

Richard réfléchit une seconde.

– Oui, tu as peut-être, même sans doute raison. Je vais me forcer pour être bien avec lui, même si je ne suis pas en forme. C'est vrai, je suis d'accord avec toi, comme pour le reste, d'ailleurs ! Tu es une reine ! Une parfaite épouse, et je t'aime, je t'aime !

Il la serra dans ses bras, mais la relâcha aussitôt avec une grimace de douleur.

– Ça y est, c'est reparti, encore une fois ! Allez, laisse-moi, Christine, dans ces moments-là, je suis mieux tout seul !

A regret, elle se détacha de lui, et sortit du bureau, le laissant affalé sur sa chaise, la tête dans ses mains.

 

Un peu plus tard, elle jeta discrètement un oeil par la porte entrouverte, et ce qu'elle vit lui fit passer un frisson dans le dos. Richard, assis, son sabre préféré à la main, passait distraitement son doigt, à plusieurs reprises sur le tranchant aigu de la lame. Elle distingua une perle de sang glissant du gras de son pouce le long de son poignet. Avec un sanglot, elle se retira. Elle ne pouvait rien faire.

Puis, après quelques minutes, elle entendit la voix de son fils. L'enfant parlait vraisemblablement à son père. Inquiète, elle s'approcha du bureau, d'où venaient les voix. Son fils la vit. Il se tourna vers elle, brandissant l'objet qu'elle détestait.

– Maman, regarde ! Regarde ! Papa m'a prêté son sabre ! Regarde ! Je suis un ninja ! Le plus fort des ninjas !

 

Il faisait, ou essayait de faire de grands moulinets avec l'arme, qu'il tenait à deux mains. La force de l'enfant était plus grande qu'elle ne l'aurait cru, et le spectacle l'horrifia. La terrifia !

– Lâche ça ! hurla-t-elle d'une voix hystérique. Lâche ça immédiatement !

Puis à son mari, qui précédemment souriait à son fils.

– Tu es fou ! Complètement fou, Complètement malade ! C'est un gosse ! Il peut se blesser, se tuer !

– Mais non, voyons ! Il est capable de savoir...

Christine, prudemment, enleva le sabre des mains de son fils, jeta l'arme par terre, puis prenant l'enfant dans ses bras, à la fois folle de rage et morte de terreur, elle sortit de la pièce. La dernière chose qu'elle vit en regardant derrière elle fut son mari ramassant le sabre et l'essuyant consciencieusement.

Christine, le cœur battant encore follement, emmena son fils dans sa chambre, et tenta de lui expliquer qu'il était encore trop jeune pour les jeux de grandes personnes. Le gosse l'admit avec une moue boudeuse, mais ne parut pas autrement convaincu.

Décidé à mettre les choses au point, elle retourna dans la cuisine, et de là, appela son mari, plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il réponde. Elle précisa.

– Viens ici, Richard, j'ai à te parler ! Et s'il te plaît, laisse cet engin où il est !

 

Elle se déchaîna. D'un seul coup, prenant possession des sens et des pensées. Du conscient et du subconscient. Des sentiments et des actes. Elle était autonome et dangereuse ! Elle savait ce qu'elle voulait et pourquoi elle existait : tuer !

 

Quand il entra, elle l'attendait, les poings sur les hanches ! Il tenta d'esquiver et de minimiser.

– Quoi ? Quoi encore ? Bon, d'accord, je n'aurais peut-être pas dû, mais tu m'avais dit de m'en occuper. J'ai voulu l'intéresser aux mêmes choses que moi !

– A dix ans ! Aux armes ? Et puis quoi encore ! Tu es fou ! Il faut que tu te fasses soigner ! Tout de suite ! Sinon, je prends mes enfants et je fiche le camp !

Richard n'accepta pas les menaces. Il n'était nullement en mesure de polémiquer, aussi préféra-t-il la fuite.

– Bon, puisque tu le prends comme cela, je reviendrai quand tu seras calmée ! Tu ne te vois pas, ma pauvre fille !

Christine resta interdite, maîtresse du champ de bataille, mais frustrée. Elle était sur le point de suivre son mari pour continuer la lutte, quand elle l'entendit parler d'un air courroucé.

– Qu'est-ce que tu fais là avec ça ? Allons, donne-le ! Vite ! Donne-le-moi, je te dis ! Tout de suite ! Mais... Non, non, aaaahhhhhhhh !!!

Si elle avait écouté, immobile, le début de la phrase, en revanche, la fin suivie du cri de douleur l'avait fait franchir d'un bond la distance qui la séparait du couloir. Elle s'immobilisa de nouveau à la vue de son mari.

Il tenait des deux mains la lame du sabre qui était plongée dans sa poitrine. Qui ressortait dans son dos, déchirant sa chemise déjà rouge. Il la regarda d'un air repentant, balbutiant, et le sang coulant de sa bouche.

– Il... Il... Je n'ai pas...

Puis il s'effondra, sans entraîner dans sa chute le sabre que son fils tenait fermement des deux mains. Christine, paralysée, ne comprenait pas. L'enfant la regardait à présent, les yeux fous, exorbités, une mousse blanchâtre coulant de sa bouche. Puis il s'avança, lentement, levant son arme ensanglantée.

Elle fut incapable de parer les coups violents qu'il lui asséna, et mourut pleine d'incompréhension.

Lorsque le massacre fut découvert, le mystère resta total au début de l'enquête. Richard tué d'un coup de sabre qui lui avait transpercé la poitrine, son épouse qui avait reçu une douzaine de violents coups de la même arme, leur fille qui gisait, tuée pareillement dans sa propre chambre, du sang partout, et leur fils. Leur fils qui avait succombé, lui aussi, mais sans blessures extérieures apparentes, et qui tenait encore dans ses mains crispées l'arme du crime.

Ce fut l'autopsie de l'enfant qui révéla la cause du triple meurtre, ainsi que celle du décès du coupable. Une tumeur maligne de la taille d'une balle de ping-pong qui s'était développée de façon monstrueuse dans le cerveau de l'enfant, sans rien qui ait pu faire soupçonner son existence.

Une tumeur si rare et si belle qu'elle fut conservée dans un bocal !

 

 

 
 

 


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